L’idiot

Par quelque aspect qu’on le considère, il faut reconnaître que le quinquennat d’Emmanuel Macron restera comme une des périodes noires de notre histoire. La bêtise, la corruption, les mesures absurdes, la fiction permanente dans la communication publique, la main-mise sur les contrepouvoirs, l’effondrement de l’influence internationale, la dégradation des finances publiques, la mauvaise qualité du personnel et des nominations politiques, la répression systématique, les abus de droits, la technocratie issue de sciences po qui dilapide par son incompétence les acquis du pays, cette sorte de France de Vichy light sans antisémitisme, aura eu raison de la douceur de vivre proverbiale du pays.  

On voit que désormais toutes les élites intellectuelles du pays sont unies dans la détestation du macronisme et le haut le coeur devant sa stupidité destructrice; on les a donc écartées des médias publics ou subventionnés à quelques exceptions près (notamment juste avant que ceux qui avaient donné dans le panneau lors des précédentes campagnes présidentielles ne soient obligés de commencer à formuler des critiques. Il ne reste d’ailleurs dans la population pour soutenir ce pouvoir qu’un frange dure, fanatisée, de «crétins ou de gredins», front national de retraités cossus et d’actifs purs produits de la massification de l’enseignement supérieur qui se croient appartenir à d’autres élites que l’oligarchie dont elles ont obtenu l’accès par une parfaite allégeance. C’est une honte pour le pays que cette frange représente 22 pour cent des votants. Les villages potemkine construits partout par la submersion de diplômés de communication politique qui forment les rangs des cabinets et des promotions, craquent de partout sous les coups conjoints de la réalité, des médias étrangers, et de la massification des abus (je voyais récemment un professeur de sciences po s’indigner des gardes à vue illégales et humiliantes subies par ses étudiants pris dans le «chalut» des forces de l’ordre alors qu’ils rejoignaient leur domicile). Aux abois, le pouvoir finit par monter en épingle (ou inventer?) une seule lettre de menace pour tous les députés de la majorités, quand des manifestants sont entre la vie et la mort, et que les journaux du soir finissent par relater la pluie de relaxes des personnes arbitrairement arrêtées et gardées à vue dans des conditions indécentes, plusieurs jours durant.

Une des périodes les plus noires? Vous ne pouvez quand même pas comparer! va-t-on se récrier. Mais je maintiens. Je crois qu’il faut le dire non en comparant avec la situation exacte d’époques antérieures, cela n’aurait pas grand sens, mais comparer la situation de la France aujourd’hui avec celle qu’elle devrait être compte tenu de son développement, de celle de ses voisins. La France est pauvre (un revenu par tête de moitié comparé à son voisin suisse), et cet appauvrissement relatif s’est creusé, elle est peu sûre, l’espérance vie n’y progresse plus, la mortalité infantile progresse, les rationnements y sont multiples, sa vie culturelle est purement mondaine, elle est absente (sauf par ses expatriés) des sujets d’avenir, et on s’y fait verbaliser ou tabasser pour une promenade dans Paris.

Ce qui est intéressant de voir poindre, c’est la prise de conscience qu’Emmanuel Macron est d’abord, est avant tout un imbécile. Les deux journalistes qui avaient donné au récit de son ascension le titre Le traitre et le néant avaient bien craché le morceau, mais cela n’a pas été assez repris au début. Désormais internet abonde en rapprochements hilarants de déclarations contradictoires (et ampoulées) d’Emmanuel Macron qui montrent que sur tout sujet, il aura dit tout et son contraire. On peut aussi y ajouter ses emprunts permanents à un dictionnaire de citation pour classes terminales, ses formules ratées, ses affirmations pulvérisées par la réalité, son «logiciel d’un autre temps» comme le dit justement Thomas Piketty, ou encore, comme le disait Lordon : «nous avons affaire à un individu pour qui les mots n’ont aucune signification et aucune valeur, si ce n’est une valeur de plaisir quand ils sortent de sa bouche», ou encore comme le dit Franck Lepage, Emmanuel Macron a été choisi pour son absence d’intelligence: «on a un élève de première complètement prêt à obéir, un type qui y va, et ne vas pas lâcher car il est bête.»

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